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lundi 14 mars 2016

Et... Pompoko devient grand frère.

Ce soir du 4 mars, il y eu un tournant dans notre vie. Sans en être réellement sûre, j'étais en travail. Contractions régulières mais largement tenables et suspicion de perte de liquide.

Monito du matin : calme plat.
Dernier monito à la maison !
vendredi 4 mars 2016.
Tipiak m'a dit, avant de dormir, "appelle les urgences pour savoir si on y va ou pas". 

Il est 21h, on se met tous au lit. On sent le truc mais on se dit que, comme hier, ça se calmera lorsque je serai couchée et que j'aurai dormi.

Pourtant, au fond de lui, Tipiak sent. Alors que moi rien, rien.... Je me dis que c'est dans ma tête et que les contractions ce n'est pas "seulement ça" pour être efficace ça doit faire mal et on doit douiller.

Je pratique donc la respiration que j'ai appris en sophrologie et demande à Tipiak quelques gestes d'hapto.

Puis, en fait, je perds un peu de sang et en appelant les urgences, on se dit qu'il vaut aller vérifier et savoir si c'est bel et bien du liquide. J'ai bien cru perdre le bouchon muqueux l'après midi.

On embarque tout et on y va, Pompoko en pyjama, l'ergobaby sous le bras et mes tonnes de valises dans le coffre.
Dernière photo du bidon, entre deux contractions...
A la mater, il est presque minuit, dans la nuit du vendredi au samedi.
On est entre l'excitation et le flûte si ça se trouve on y va pour rien.

Nous sommes vendredi soir, fin de semaine, il est 22h. 
L'occasion rêvée pour déclencher un truc, non ? Non, en fait hein. 

Sur la route les contractions sont bien là, toutes les 5 minutes. Tipiak peste contre les gens et leur incivisme. Je crois qu'il panique plus qu'autre chose et que c'est sa façon d’extérioriser. 

Pompoko s'endort... On s'en doutait.

C'est donc la nuit et il pleut.

Tipiak me laisse devant la porte des urgences, je ne prends que le sac de la salle de naissance et puis un sac à dos avec des occupations pour notre fils + mon dossier médical et mon reflex.

La suite vous vous en doutez... 
Notre bébé est né(e). 
C'était ma bulle, Tipiak n'était pas là.

La pose d'un cathéter, seul truc
obligatoire avec une aiguille.
J'ai eu mal...
J'ai réalisé mon projet de naissance, j'ai franchement cru ne pas y arriver. J'ai pensé baisser les bras. 
Et à ce moment, c'est notre bébé qui m'a rappelé que zut à la fin ! On avait fait tout ce chemin, c'était le bon moment pour pointer le petit bout de son museau. 2 grosses poussées très acrobatiques et... un souvenir si étrange !

J'ai coupé le cordon de mon bébé. Je n'ai pas arrêté de demandé si, j'avais réussi, si j'avais réellement accouché de façon physiologique. Comme dans mon idéal concernant le projet de naissance.

Et oui, quasi tous mes points ont été respecté.

L'accouchement, je ne raconterais pas car c'est mon jardin privé.
J'en dévoile bien trop déjà avec ce récit.
De toute manière, c'est indescriptible !

Pensez juste que, avec le recul, je ne regrette pas ce choix et cette détermination. Je n'ai pas eu mal, sauf à cause du fait de certaines positions qui ne m'allaient pas. Fallait tester.

Ce matin du 5 mars 2016, entre 4h et 6h20, j'étais une autre personne.
J'étais l'Homme qui s’écoutait et écoutait son corps. J'étais, aussi, la femme qui avait envie qu'on lui foute la paix après un accouchement parce que oui, c'est très sensible. 
J'étais une autre. 

Et au final, je pense que Tipiak aurait pris peur vu l'enchaînement des choses (mais il se peut que je me trompe).

J'étais moi, sans son regard, il me manquait son soutien et sa présence mais autour de moi il était là, son aura m'enveloppait... Ce jour là, j'ai aussi réglée mon sentiment d'inachevé avec Pompoko. 
Je me suis prouvée à moi-même que j'étais autant capable d'aller au bout de ce projet, car, c'est un sentiment et un événement qui ne se représentera plus dans ma vie. 
J'ai réussi à savoir ce que c'était.

Et la plus belle des récompenses ? 
C'est ce souvenir où je me sens ailleurs, déconnectée de la vie alors même que je la donnais.
Où je me laisse porter par mon bébé et mon corps, où j'essaie de dompter la douleur; même si c'est gérable à certain moment alors qu'à d'autres non.

Je viens d'arriver dans la chambre, j'envoie une
photo de nous à Tipiak et Pompoko...
J'étais sereine et je n'ai jamais pensé à la césarienne en urgence cette nuit là. 

En revanche, j'ai eu très peur de flancher. 
Je remercie une des quatre sage femme qui a fait tout ce qu'elle a pu pour moi. Allant même à se mettre dans une position ultra inconfortable, j'en suis sûre. Allant même jusqu'à appeler ses collègues en renfort car les capteurs ne captaient plus rien.
Et étant même prête à me faire accoucher au sol parce que c'était là où Mini 2 s'est décidé.

Je la remercie pour l'eau chaude et les massages dans le bas de mon dos. Je la remercie d'avoir écouté mes craintes et mes peurs surtout au moment où Tipiak est parti. 
Je la remercie de m'avoir dit : "non, vous n'allez pas lâcher, votre décision est prise, vous allez aller au bout ! Le plus dur à prendre, c'est la décision de départ ! Moi, je suis là pour vous soutenir. Vous n'êtes pas seule !"

Bref, je les remercie ces 4 sage femmes car j'ai eu une merveilleuse rencontre... et ma fille a eu 4 fées pour elle lorsqu'elle est née. 

Vraiment, je vous souhaite de vivre un accouchement tel que vous le souhaitez : péri ou non, césa ou voies basses, juste avec vos convictions et surtout de l'écoute, de l'empathie et du soutien. C'est le principal dans ce moment de notre vie.

2 commentaires:

  1. Ooh quel beau récit <3
    Je suis tellement ravie pour toi. Tu t'es révélée et par là-même tu as vécu l'accouchement de tes rêves. Tu dois être tellement fière !! Bravo à toi ! Te voici à nouveau maman mais je pense plus tout à fait la même.
    Rien n'arrive par hasard, il fallait que cela se passe de cette manière, sans Tipiak. Peut-être que la Vie a voulu te prouver que tu es bel et bien une femme forte capable de vivre de grands moments inexplicables et surtout inoubliables...
    Plus de goût amer concernant ce foutu sentiment d'inachevé, te voilà sereine, c'est merveilleux !
    Profitez-bien de cette douce bulle à quatre, restez bien là-haut sur votre nuage, prenez le temps, savourez chaque instant,... le monde peut bien attendre !!!

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    1. Fière, je ne sais pas... Oui quelque part et en même temps si... Évident !

      Effectivement, peut-être de vais-je vivre cela de cette manière... Mais aussi, peut-être l'ai-je vécu ainsi car j'étais prête ?

      Je disais à Tipiak que je n'avais plus le sentiment d'être bancale... À cause de l'absence paternelle que j'ai subi... La naissance de Kaguya m'a réparé... Même si la naissance de Pompoko l'avait déjà bien fait.

      Finalement, aussi étrange que cela puisse paraître... Notre fille s'est très bien adaptée à nous et nous à elle... Comme si elle avait toujours été là.... 9 jours et tout roule merveilleusement bien. Encore une fois, je redecouvre Tipiak et je l'aime encore plus intensément ! Il est vraiment top !

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