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jeudi 20 août 2015

Avec le recul...

Nous sommes enfin installés à Lyon mais il nous manque quelqu'un...
Tipiak, tu nous manques... on t'aime si fort !


Avec le recul, je me rends compte que mon fils devait sans doute être autant stressé que nous. Depuis Juin, tant d'étapes incompréhensibles, de doutes et de changements dans son comportement.

J'ai douté en la patience et en la "bienveillance". 
J'ai répété beaucoup de fois en boucle des choses.
J'ai reformulé mes phrases et mes demandes.
Et, j'ai fait des choses impensables (principalement crier -mais pas hurler-).

Aujourd'hui, il se divertissait seul.
J'ai sorti pleins de livres et de nouveaux jouets...
Avec le recul, je me rends compte que c'était sans doute la soupape de Pompoko, il s'est mis à taper, à pincer, à crier et à taper du pied.
Alors, oui, j'ai crié que ça me faisait mal. J'avais mal à en avoir des bleus. Comment mon petit ange pouvait s'être transformé en diablotin?

Je ne lui ai jamais fait la même chose (et Tipiak non plus), cela n'aurait eu aucun sens éducatif à nos yeux. Nous avons pris la décision de le tourner et de l'ignorer jusqu'à ce qu'il revienne vers nous. 
C'est en quelque sorte, une punition... 
Moi qui étais contre, je change d'avis sur la façon de le faire. Il n'y aura jamais de chantage (affectif ou émotionnel), c'est certain, j'y suis farouchement opposée.

Une fois le câlin fait, une fois la tension apaisée, Pompoko restait le même. 
Je ne sais pas tellement si on "fait bien". On fait surtout comme on le sent et prioritairement sans violence.

Je sais et suis consciente que nos enfants ont besoin de limites mais comment continuer de les donner sans pour autant frustrer l'enfant? 
J'accompagne mon fils dans cette frustration et pourtant, durant ces deux mois, je me suis posée la question suivante : "est-ce bien ce que je fais?" J'entends par là, "est-ce que cela va avoir réellement un impact (rapidement) ?

Je rappelle que dans mon optique, un enfant ne nous appartient pas et que nous sommes ses guides durant une petite partie de sa vie... Le guider, c'est aussi lui donner des repères et des limites.

Au Thaï, le chat de la fortune le faisait
rire, il lui signait "au revoir" sans cesse.
Mais quand on est proche de notre propre limite, quand notre enfant devient un électron libre que l'on a du mal à  le "maîtriser" (le terme est très mauvais)... On doute
De soi. 
De sa façon de faire. 
De notre enfant.

" Faudrait pas qu'il devienne comme untel qui est méga mal éduqué quoi. Un enfant sans borne ni limite : un enfant roi qui domine ses parents (et les parents qui cèdent à tout). "

Avec le recul, Tipiak et moi emmagasinions du stress et de la tension. C'était flagrant et pourtant... On étouffait dans cette maison remplie de souvenirs, on arrivait à peine à circuler librement. Il fallait toujours faire attention au bruit, il y avait toujours quelque chose. 
Et notre rythme de vie n'aidait pas. 
On était à bout physiquement (et je parle surtout pour moi). Tous ces trajets, il fallait que ça se termine !

La patience était présente mais en façade. Je n'avais envie de rien. 
J'ai été malade une bonne partie de juillet. La maison me sortait par les trous de nez et rien n'avançait.

Et Pompoko? Il restait le même, un enfant joueur, rieur, espiègle, débordant d’énergie en demande d'attentions et d'expériences. Difficile à combler dans un 38m² bordé de meubles.

Avec le recul, je me rends compte que notre fils va mieux depuis que l'on est à Lyon. Il vadrouille, il cavale, il y a moins d'interdit (car moins de choses dangereuses) et même si je cautionne beaucoup de choses : grimper sur la borne d'arcade et tenter d'aller sur le rebord de la fenêtre c'est réellement un danger et potentiellement un aller pour l'hôpital. C'était donc dans la case des interdits et pourtant, il le faisait très souvent.

Je ressens aussi, qu'ici je suis beaucoup moins derrière lui, à me demander ce qu'il fait et comment je vais le retrouver. Le logement n'était clairement plus adapté à un enfant de son âge. Il était grand temps de changer.

Aujourd'hui, nous sommes allés faire les courses.
Pompoko pas tellement habitué à la poussette...
C'est plus sympa de jouer avec !
(et pour maman de ne pas porter)
Aujourd'hui, je vois un enfant de 17 mois, toujours allaité, bien dans sa peau, curieux de tout. Mon fils n'a pas changé. Un de ses besoin primaire a juste été assouvi. Ici, il n'y a de dangereux que la stabilité d'une chaise lorsqu'il se met debout dessus. Mais dans une pièce à vivre, on le voit tout de suite. 
On se court après pour se manger de bisous en éclatant de rire et les tensions se sont apaisées grâce à l'espace gagné. Notre confort commence maintenant et je sens la différence. 
Il ne pince plus, il cri parfois lorsqu'il est un peu frustré ou qu'il se cogne/trébuche. Il tape du pied lorsque je ne veux pas qu'il se mette en danger (aller sur la route) mais, pour moi, c'est un développement tout à fait normal. 

Il entre sans doute, depuis 2 mois, dans cette phase appelée le "terrible two". Un moment que je vois comme une affirmation de son lui face à nous, quelque chose de nécessaire. C'est toujours compliqué lorsqu'il se met en danger (il aime jouer à monter descendre les trottoirs...). Ce sont des moments gérables et très peu nombreux par rapport à notre vie dans l'Essonne.

Actuellement, on profite. Malgré l'éloignement de Tipiak, je trouve que notre fils est très cool à vivre. Il appelle souvent son papa, je ressens son manque et on essaie de faire tout notre possible pour qu'il le vive bien. Cela dit, je le trouve très courageux et très fort. Il y a beaucoup d'enfants qui, je suppose, vivraient mal cette séparation tout en étant difficile avec le parent restant, qui pleuraient et resteraient inconsolables.


Ma vie n'est pas tous les jours toute rose malgré ce qui peut paraître sur ce blog. Je suis humaine et j'apprends chaque jour de mes erreurs (comme un enfant !). Je voulais partager avec vous mes doutes, mes angoisses et mon soulagement. Je ne sais pas si ça rassurera certain(e)s d'entre-vous ou si ça en effrayera d'autres mais après tout, c'est important de partager autres choses qu'une vie toute lisse et bien rangée. Vous ne trouvez pas?

4 commentaires:

  1. Il est là notre rôle de parent, douter, se remettre en question, essayer, reculer, apprendre, faire confiance, etre attentif,... C'est souvent périlleux mais si notre credo reste la bienveillance les solutions existent. Crier arrive, l'important est justement de prendre du recul et d'être conscient que ce n'est pas la solution qui nous convient. Faut-il vraiment poser des limites à son enfant ? Je me pose souvent la question... Je suis en plein dedans, bambinette découvre tout un monde de nouveautés pas toujours très bien adapté alors je ruse, je fais diversion. Ma fille m'a appris la bienveillance, moi qui pourtant a tant de démons, tant de colère enfouie,... Grâce à elle et pour elle, je me fais violence à etre meilleure, ce n'est pas évident mais quel bonheur malgré tout lorsque je regarde au-dessus de mon épaule et que je pose un regard bienveillant sur ces 14mois écoulés...
    Courage... Pompoko a fait de toi ce que tu es aujourd'hui, il fait ressortir le meilleur de toi-même et dans les moments de doute rappelles-toi que tu ne peux faire que le meilleur pour Pompoko si tu le fais avec amour et bienveillance...

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    1. Merci de me rassurer...

      Je pense qu'il est nécessaire de poser des limites à nos enfants mais sous certaines conditions et en expliquant... Question de bon sens pour moi. Je conçois que l'on ne soit pas d'accord avec moi ;)

      Je fais très souvent diversion aussi mais parfois, cela ne fonctionne pas / plus. Il est très pénible pour moi d'avoir ce rôle de "méchant" lorsque j'interdis (par exemple) à Pompoko d'aller sur la route... mais que j'ai peur dans ces moments là... C'est impossible à définir... et il faut bien expliquer la notion de danger malgré le fait qu'il ne la comprenne pas :/

      Le fait de faire mal à autrui me gêne aussi.. ça reste un autre débat :)
      Dans tous les cas, c'est toujours fait avec amour, oui ! :)

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    2. Oh bien sur moi aussi mes ruses ne fonctionnent pas à chaque fois ! Ce qui est dur je trouve c'est de leur expliquer le danger et se rendre compte que pour eux il n'y a justement aucun danger. J'ai lu qu'à leur age ils ne comprennent pas la négation, j'ai changé le "non" en "stop" et bien sur j'explique. Ma bambinette mord parfois, assez fort, je suis souvent démunie à ce moment-là car j'ai beau lui expliquer que c'est tres douloureux, elle ne comprend pas bien, alors je répète, je répète et je répète encore !!!!

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    3. oui, la négation n'est pas comprise avant 3-4 ans... Nous disons "stop" ou "c'est interdit" à notre fils. On signe aussi le stop... tout en expliquant, c'est vrai que c'est important.

      Je pense que les coups (ou morsures) sont un développement normal (malheureusement) puisque c'est une façon de s'exprimer... a priori, lorsque la parole sera présente, ce passage passera... Ca sera plus reposant pour tous je pense ;)

      pour dire que ça fait mal, nous on fait mine de pleurer... (oui, c'est mal me dira-t-on mais je ne vois pas comment exprimer autrement la douleur une fois que l'on a dit "aie, ça me fait mal").

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