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mardi 17 février 2015

Ne jamais négliger leurs demandes.

Dès le lendemain de la naissance de Pompoko on m'a prodigué des "bons conseils" (non demandés, évidement).
En voici un à ne pas suivre si on vous le dit.


Ne le prend pas trop dans les bras, tu vas en faire un capricieux.

Cette phrase qui m'exaspère au plus haut point et que j'ai TOUJOURS entendue. 
Aujourd'hui, je vais la renvoyer en pleine figure. 

Mon fils n'avait pas 24h de vie que je devais déjà le laisser gérer seul ce nouvel univers : le vide, la lumière, les voix plus distinctes, la vue, le toucher et l'odorat. 
Il pleurait parce qu'il n'avait envie que d'une chose : mes bras, ma peau, se nicher / lover contre moi.
Alors, oui, je l'ai pris pour le rassurer. Ça l'a calmé tout de suite.
Et j'ai eu le droit à cette réflexion "trop pris dans les bras, ça rend capricieux".

Le temps passant, Pompoko ne se détachait pas de moi. 
De jour comme de nuit. Sans doute est-ce notre histoire qui veut cela.
Nous avons eu des réflexions du type "c'est un capricieux" ; "aaah, sa mère c'est quelque chose pour lui hein !" ; "Il ne se décolle pas d'elle". 

En même temps, un nouveau né n'a besoin que des bras de sa maman ou de son papa, pas des autres ! Tant qu'un enfant n'en fait pas la demande, pourquoi vouloir le prendre à tout prix dans les bras? D'où vient cette théorie, communément admise, qu'un bébé doit passer de bras en bras ? 

J'ai remarqué quelques "pics de croissances" puisque je suis allaitante. Je ne m'en souciais pas trop, une fois que l'on est au courant, tout devient "normal".
C'était donc durant ces périodes "normales" que Pompoko faisait son bébé koala. Pour certaines maman, c'est contraignant. Pour moi, ça ne l'est / était pas. Il était normal qu'il soit attaché à moi. Après tout, il était en moi, il n'a connu que moi durant son développement in-utéro. J'étais contente de ressentir cette volonté de rester avec / sur moi. 

Du coup, je suis allaitante ET porteuse. Ce qui fait que mon bébé n'a jamais réellement quitté mes bras (sauf quand on me le prenait...) s'il ne voulait pas être sur son tapis d'éveil. Nous n'avons pas de transat, Pompoko n'aimait pas le doomoo et surtout, nous avons remarqué qu'il n'aimait pas être attaché. De fait, on ne l'attache que dans son siège auto, sécurité oblige.

Tout ça pour dire que j'ai très vite répondu aux besoins de contacts de mon bébé. 
Il nous est arrivé de ne pas être en harmonie parfois. Je suis loin d'être parfaite. 
Lorsque je voulais aller aux toilettes, je le posais là où il était en sécurité. Il pleurait, il hurlait durant les 30 secondes où j'y étais puis durant les 30 autres secondes où je me lavais les mains. Mais je lui parlais, je lui expliquais tout ce que je faisais.  Très vite, je le reprenais et le rassurais.

Il m'est arrivé, même, de l'entendre pleurer et de ne pas réussir à le calmer. De lui dire, "je ne te comprends pas, j'en peux plus, je te pose là"; de fermer la porte de la chambre et de revenir en quatrième vitesse au bout de 30 secondes en m'excusant de lui infliger cela. J'ai, moi aussi, des moments de faiblesses. On dit bien ce que l'on veut sur internet mais là, je l'avoue, parfois être toute jeune maman ce n'est pas simple.

Au fur et à mesure, j'ai pu laisser Pompoko sur son tapis d éveil, 2 puis 5 puis 10 puis 15 minutes. C'était un sacré bon début ! 
Je restais toujours à porté de vu. Je lui parlais, j'allais le voir. J'étais près de lui mais pas trop. 

C'est suite à une période de tétouillage-ultra-intensive que Pompoko, sur son tapis d'éveil, s'est lancé.
Gauche.
Droite.
Gauche.
POUF ventre.

Pleure. Zut, il n'a pas réussi à se remettre comme il était avant et ça l'énerve. 
Je l'ai calmé et l'ai félicité. Il avait à peine deux mois.

J'ai toujours félicité mon fils, qu'importe ce qu'il faisait, c'était lui qui le faisait. Je crois que cette expérience l'a un peu traumatisé. Il n'a retenté le gauche-droite-ventre qu'un mois après. Il attrapait à gauche, il attrapait à droite mais je sentais qu'il avait peur de se mettre sur le ventre. Nous n'avons rien brusqué, nous ne pensions à rien d'ailleurs, il évoluait à son rythme et c'était tout ce qui comptait.

En Juillet, lorsqu'il a commencé à se mettre sur le ventre et qu'il voulait rester dans cette position, il a aussi eu sa période de bras/tétouillage/collé-à-maman. Je mettais ça sur le compte du fait que je lui expliquais tous les jours qu'il allait être gardé très bientôt et que maman allait reprendre le boulot. 


Ce qui fut chose faite. Tout a été très compliqué pour cette reprise. Adopter un nouveau rythme, la séparation Maman-Bébé (qui est encore difficile à l'heure actuelle, si ça peut rassurer certaines), les longues journées etc... Malgré tout, mon petit bébé Koala n'avait pas dit son dernier mot, il tétouillait et était collé à sa maman la nuit. On remplissait (remplie) la juge affective et à câlins comme cela, nous sommes fusionnels lui et moi et c'est ce que beaucoup de personnes ne comprennent pas.

Un vendredi soir, je préparais à manger pendant que Pompoko jouait sur son tapis d'éveil. Il était sur le ventre. Je suis partie aux toilettes (eh oui, toujours les toilettes...) et en revenant je l'ai retrouvé assis ! On était en octobre 2014. Il l'avait fait seul, sans que je ne sois là. 
La claque. 
WHAOU. 
Il découvrait l'indépendance.


Punaise, ce que je m'en suis voulue et comme j'étais fière. J'ai pris une photo ce soir là et l'ai envoyé à son papa. Depuis ce jour, il s’assoie seul. Il passe de la position sur le dos, sur le ventre, assis seul. Nous avons toujours adopté la méthode "je ne fais rien à ta place, si tu veux te mettre dans une position, tu devras trouver comment le faire !". Dis comme cela, ça parait cruel.

Et pourtant, il n'y a rien de plus mauvais que les positions induites.

Ce que l'on a toujours pratiqué c'est la motricité libre.
Personne n'a à l'aider, par contre, tout le monde DOIT l'encourager. La nuance est énorme.

Combien de fois, nous avons du reprendre les personnes qui prenaient notre fils dans les bras (sans qu'il le veuille ou sans que je le veuille) et qui l'ont assis, mis debout ou, plus récemment, essayé de le faire marcher.
Tant d'étapes qui, me mettent en colère.

Je comprends, que les personnes n'ont pas de mauvaises intentions. Mais je ne comprends pas que l'on ne respecte pas nos choix, que l'on reste campé sur son idée première en bougonnant un "oui mais moi je suis gna gna gna et il a envie". 


Envie de quoi ? De se mettre debout?
S'il a envie, il le fera seul. C'est ce qui arrive d'ailleurs depuis novembre.
Pourquoi tant de gens n'écoutent pas le souhait des parents ?

Pompoko s'est mis debout à répétition le 25 janvier 2015. J'ai été trop fière parce qu'il l'a fait seul, en sortant de sa sieste. 

Avec, de l'assurance, l'envie d'y retourner lorsque ses petites jambes ne tenaient plus, de la malice, de la joie et beaucoup de rire. 

Si nous avions induit tout cela, aurait-il été aussi téméraire? Sûr de lui ? Avec l'envie de le refaire ? 

Et vous savez quoi ? Pour se lancer, avoir confiance et faire ce grand progrès dans sa vie de ptit bout d'homme, Pompoko a demandé les bras et a été collé à moi toute une semaine. Il a pris de l'assurance avant de se lancer et je l'avais senti, je l'avais même dit à sa nounou ! Dans la nuit du dimanche au lundi, il n'a pas tétée une seule fois et ne s'est pas réveillé non plus de la nuit.

Depuis, Pompoko est en passe de marcher. Il a découvert, seul, qu'il pouvait s'aider d'un tabouret. Il fait le tour de la table, il a fait deux pas seul dimanche dernier.
Si on les laisse faire tout ce qu'ils souhaitent, si on ne restreint pas leur champs d'action, les enfants sont astucieux, ils savent trouver le moyen d'arriver à leur fin

Dans la mesure où rien n'est dangereux, vous n'avez qu'à l'encourager et à le regarder faire

Vous pensez encore que ce sont des caprices lorsque votre enfant pleure ou veut vos bras ? 
Vous pensez encore que votre enfant sera capricieux ? 

Évidement, ceux qui me liront penseront (ou pas) la même chose que moi. On arrive plus facilement à souligner les tords éducatifs que l'inverse. Mais je me demande bien comment aurait été l'évolution de Pompoko si j'avais masqué certaines de ses demandes... 

À ceux qui nous ont critiqué, je donnais 5 à 10 ans pour faire la différence entre mon fils et leur enfant. Je n'en ai pas besoin, d'ailleurs à vrai dire, je me fiche de leur opinion. Nous faisons ce que nous pensons de bons tout comme eux font ce qu'ils jugent être bon. Le résultat ne sera pas le même mais je m'occupe de mon paillasson, c'est amplement suffisant. 

Pompoko, 10 mois, marche et va sur le pot depuis ses 7 mois et demi. Il suffit juste d'écouter les désirs et besoins de nos enfants, ils savent nous guider. 

À ceux qui pratiquent la motricité libre, ne désespérez pas, vous allez voir votre enfant se lancer et lorsque ça sera le cas, il ne s'arrêtera plus, quoi de plus beau ?


Pour info, j'ai trouvé ce tableau en vadrouillant sur les sites de motricité libre... :

3 commentaires:

  1. Je découvre ton blog et là je ne peux que t'approuver (pour l'histoire du chat aussi d'ailleurs ! malheureusement la notre n'est plus de se monde ...). J'ai porté mes 2 premiers loustics autant qu'ils le demandaient (et pour le 3eme se sera pareil) le 2eme était une vraie glue, dès sa naissance il a refusé de me quitter, il ne dormais que contre moi, hurlait si j'osais le poser dans l'affreux bac en plastique de la maternité (les remarques on été charmantes...) il a passé ses 2/3 premiers mois contre moi en permanence même pour aller aux toilettes (si si c'est possible !) seul son papa pouvait le prendre un peu. Puis il a commencé a se détacher petit a petit, s' est retourné vers 4 mois, etait assis a 6 et il s' est mis debout seul a 7 mois ! Il courait partout a 11 mois et grimpais seul dans sa chaise haute a 12 ! On ne pouvait plus l'arrêter ... il a décidé de dormir seul (dans la même chambre que son grand frère) a 13 mois et a finalement décidé d'arrêter les tétées a 19 mois (dur pour moi ça ...). Aujourd'hui a 28 mois c'est un petit garçon très débrouillard et très indépendant que tout le monde trouve en avance par rapport a beaucoup d'enfants de son âge, n'en déplaise a tous ces donneurs de leçons ! :-D
    Désolée pour le roman mais je trouve qu'il est tellement important d'écouter nos enfants et de le dire haut et fort !

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    1. Bonjour Auré,

      Ne t excuse pas pour le roman, j écris moi même des romans et j adore lire celui des autres :P

      Merci de me conforter, je me sens moins.... Seule ehe. J ai effectivement la nette impression qu écouter les demandes de nos enfants favorise beaaaaaucoup de choses. Sachant que j encourage énormément ça aide dans sa confiance. Notre médecin est impressionné de son évolution et de ses initiatives.... Proche d un bb de 18 mois. Arf toutes ces normes !

      Nous aussi on va au toilette avec notre fils, depuis qu il sait s assoire. Avant, je ne pouvais pas :P sauf induire cette position.

      Pour l arrêt des tétées ca s est passé comment? J avoue ça me fait peur aussi :x

      @ très vite et au plaisir de te lire !

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    2. Bonjour Mélodie,

      Il est vrai que l'on se sent parfois un peu seule mais, avec le petit recul que j'ai je me dis que j'ai eu raison de les écouter et de m'écouter ...
      J'avoue avoir aussi eu la chance d'avoir un médecin qui trouve mes couches lavables super jolies, mon écharpe de portage excellence pour les hanches de mes loustics et qui considère l'allaitement comme quelque chose de normal du coup je n'ai pas eu de remarques désagréables et il faut reconnaître que ça aide !

      Pour l'arret de l'allaitement, mon petit bonhomme a tout simplement diminué sa consommation au fil du temps (il faut dire qu'il a très tôt - vers 4 mois - été attiré par le contenu de mon assiette !) à la fin, il ne restait que la tétée du matin puis il a commencé à la refuser de temps en temps jusqu'à l'arrêt total. Au début j'ai eu du mal parce que mon calin du matin me manquait mais lui il préférait aller jouer alors j'ai bien du m'y faire et puis, les câlins il les réclame a d'autres moments de la journée :-D ! C'est comme pour le reste, il suffit de les écouter ;-)

      Quand je parlais d'aller aux toilettes avec lui, il était dans l'écharpe, c'est parce que je ne pouvais pas le poser sans risquer une crise monumentale ! Question propreté on ne peut pas dire qu'il soit un avance, ça dépend des jours .... en même temps c'est comme pour le reste, on propose mais on le laisse faire a son rythme ... il s' interesse a tellement d'autres choses qu'il ne peut pas tout faire !!!

      A bientôt ;-)

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