Notre allaitement, nos nuits : Un Trimestre ! (déjà)

Ta petite main toujours sur moi...

Aujourd'hui, je fête mes 3 mois à plein temps de Maman. Mon premier trimestre avec Pompoko dans nos bras ('ttention, la fin du second sonnera ma reprise au boulot -aïe-) mais surtout, je fête nos 3 mois d'allaitement...

(article sans lait artificiel ajouté !)

J'en avais parlé ici, de mon petit passage à vide, c'est-à-dire avec plus de lait du tout.

Le truc ultra flippant. Le truc qui te fait te remettre en question. Le truc qui te fait te dire "euh, faut passer au lait artificiel si jamais ça continue trop longtemps (2-3 jours)..." Le truc qui n'est pas normal et qui ne peut exister selon certains professionnels. Au final, c'est quoi la normalité?

Par cet article, je viens donner des nouvelles !

Pour moi, ça a été une vraie prise de conscience. Avant cet événement, je trouvais ça normal l'allaitement. D'ailleurs, je ne me suis jamais sentie différente parce que j'allaitais. Quand on me disait (où que je lisais) "c'est magique", je ne comprenais pas, je ne tiltais pas.

Là, il y a eu ce déclique.
Là, j'ai compris. 

Ce qui est si magique pour moi ce n'est pas tant de nourrir mon fils (non, ça c'est la nature et c'est naturel). Ce qui est magique c'est ce puissant lien qui nous uni malgré notre cordon coupé. Ce qui est magique, c'est son regard lorsqu'il tète, ses yeux qui changent, son amour que je ressens...
Tout est décuplé. 
Et ça, personne n'aura le même ressenti, personne ne pourra vivre cela avec mon fils c'est notre moment intime, à nous seuls. Tipiak nous envie -s'il avait pu être une femme juste pour être enceinte et allaiter, il aurait aimé ! Un vrai Papa-Kangourou- et je le comprends. Je le trouve fort et l'admire d'accepter tous ces moments où il voit très bien que notre fils n'a d'yeux que pour moi.
Fort heureusement, ils ont leur moments à eux et sont tout de même ultra complices et moi, ça me fait fondre de bonheur.

A ce jour, Pompoko est toujours allaité exclusivement. C'est un premier pas vers notre objectif. Il n'a jamais eu besoin de lait artificiel, même dans mes moments de doutes, l'idée de nous procurer du lait en poudre ne s'est jamais posée. Nous n'en n'avons jamais eu et puis, Pompoko refuse catégoriquement le biberon (et c'est tant mieux).

Bon, mon passage à vide n'a rien d'anodin. Grosse pression, grosse angoisse, grosse anxiété, bref rien de normal car j'aurai du avoir au moins un petit quelque chose selon les professionnels.

Papa, bébé, chat... Photo de la fête des pères. 

Il y en a qui mettent ça sur le compte de ma thyroïde, d'autres sur le compte du pic des 3 mois en avance (nan, j'vous assure que son pic des 3 mois a commencé le 17 juin et n'est pas encore terminé) et d'autres qui m'ont donné un conseil assez éloquent : mon corps aurait changé, de fait mon allaitement aussi. - ah bon? et chuis même pas prévenue? -.
Je n'aurai plus les seins durs comme de la brique au réveil mais un peu plus souple...

C'est ce conseil qui, en premier lieu, n'a pas été un mauvais conseil.

Dimanche matin (si vous avez suivi mes EDIT ici), tout est revenu normalement. Je "fuyais" des seins, tellement que j'ai tiré mon lait (80mL sivouplé). Fière de moi, je le congèle. Il n'y a eu aucune incidence mais ma poitrine était plus souple; effectivement.

Le lundi matin, chose qui ne m'était jamais arrivé avec les coussinets des tendances d'emma, ultra grosse montée de lait, coussinet imbibé à ras-bord, soutien-gorge imbibé aussi; mais pas de poitrine ultra dure. Dommage que tant de lait se soit "perdu". J'ai tiré également mon lait et l'ai congelé (faut refaire le stock pardi !).

Eh bien, oui, suite à deux semaines d’événements angoissants, suite à une perte importante de cheveux (aussi), ça y est, mon corps a changé, les seins durs comme de la brique qui tiraillent lorsqu'ils étaient méga ultra pleins, c'est fini. Je suis vouée à "fuir" de la poitrine en cas  d'énorme montée ! (ce dont j'aurai bien besoin aujourd'hui !!)
J'ai lu que ça pouvait arriver autour des 6 mois... Je n'ai pas trouvé de témoignage semblable au miens (que sur la LLL ou des groupes spécialisées dans l'allaitement).
Cependant, je ne pense pas être la seule et je ne pense pas être anormale. Le but c'est aussi de rassurer les futures allaitantes (ou les toutes jeunes allaitantes - comme moi -).

Pour quelques infos supplémentaires :

• Il y a des aliments qui font baisser la lactation (persil, menthe, sauge, soja....)
• et d'autres qui le favorise (fenouil, cumin, gingembre, cannelle, (épices), levure de bière...) 
• Il existe des compléments homéopathiques ou dit galactogènes (= qui stimulent les montées de lait) qui aident la lactation. Demandez conseils à votre pharmacien.
• Boire plus ne vous permettra pas de produire plus, juste d'aller toutes les 5 minutes aux toilettes et d'avoir mal au ventre (en tout cas, ce fut mon cas). Il faut boire "normalement" c'est-à-dire 1,5L - 2L tout en mangeant normalement ! Pas de régime, mangez du gras en petite quantité, on s'entend bien. C'est important !
• Durant l'été (ou grosses chaleurs), n'introduisait pas de l'eau au biberon pour votre enfant allaité ! Surtout pas, le lait maternel contient tout ce qu'il faut au niveau de l'hydratation. C'est super bien fait; si bébé a soif, il ne boira que le "début" de la tétée qui se constitue principalement d'eau. Le plus consistant ou plus "gras" arrive ensuite. J'ai même lu une étude qui disait qu'un bébé allaité était beaucoup plus hydraté qu'un bébé avec un biberon d'eau ! 
• Comme certaines ultra-pro-allaitement dirait : mettre bébé au sein ++++++ (même si je le fais, ce n'est pas pour autant que j'ai de puissantes montées de lait actuellement).
• Si vous avez un doute, vérifiez les couches : votre bébé urinera "normalement" il aura peut-être (ou pas) un peu moins de selles (pour Pompoko c'est le cas) mais il faut qu'il en ait tous les jours et régulièrement, tout de même.

Attention : Je ne me suis JAMAIS revendiquée spécialisée dans l'allaitement, je partage mes recherches, mes questions, mon bon sens aussi. Alors, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ;)
Si vous avez un gros doute, je vous conseille de voir une consultante en lactation.

• Le fameux pic des 3 mois 

Celui qui est le plus difficile pour certaines de ce que j'en ai lu. Celui qui fait en arrêter  d'autres. Celui qui peut conforter, aussi.

J'adore cette photo...

Attention : Chaque bébé est différents, je ne donne que MON expérience avec Pompoko, elle n'est pas universelle, elle ne ressemblera pas à celle de la voisine mais je la partage si elle peut aider certaines femmes :)

Je n'ai pas reconnu mon fils durant ces quelques jours, il était un peu grognon, il gigotait énormément la nuit, il prenait le sein, le lâchait, le reprenait (ou pas). Ça l'a énervé et d'un coup il s'arrêtait et s'endormait.  Dès qu'il s'endormait en lâchant le sein, je "rangeais" celui-ci (mon sein pas Pompoko !) et mon fils s'en rendait compte, il ne savait pas ce qu'il voulait : le reprendre ou pas ? Pompoko a été une grosse marmotte (déjà que l'on est déjà chanceux là-dessus) mais là, il dort deux fois plus ! Je soupçonne le retour des dents...
Il ne veut/peut pas se détacher de sa maman; la PESN est ma copine surtout pour faire la cuisine ! et l'aspi me donne quelques minutes de répit tout en faisant le ménage à fond tous les jours. Oui, l'aspirateur le calme. Pourquoi, je n'en sais rien. Dire qu'à son début de vie j'attendais que Tipiak soit là pour faire le ménage...
Il peut se mettre à pleurer (avec des vraies larmes et tout et tout) sans que l'on sache pourquoi, ce qui met nos nerfs à rudes épreuves puisque l'on se sent ultra impuissant dans ces cas là.

Le pic des trois mois, chez nous, c'est plutôt sur les comportements qu'il influe. J'ai fait des siestes avec Pompoko et contrairement à certains pic que j'ai pu connaître à son début de vie, je l'ai trouvé totalement différent. J'ai connu les réveils toutes les 1h30 pour téter mais le fait de voir son enfant hurler sans que l'on sache ce qu'il se passe (car ce n'est ni les dents, ni les coliques, ni les reflux), c'est ultra frustrant en tant que parents. Croyez-moi.
J'espère que tout le monde ne vit pas ce type de pic, en tout cas, j'ai la chance d'être très soutenue par Tipiak qui ne veut pas que je lâche l'allaitement (au cas où un petit doute me passerait par la tête). Il est tellement heureux de voir son fils "manger sa mère" (c'est lui qui le dit !), il est tellement ému, tellement fasciné parfois... Ça ne peut que me booster. Avec ça, je me dis que je n'ai pas le droit de lâcher, qu'il faut que je fasse tout pour maintenir ma lactation car il ne faut pas croire que l'allaitement est quelque chose d'acquise en trois mois.
Depuis l'événement angoissant/stressant qui nous est arrivé, je ne "produis" plus de la même façon. Je vais sans doute aller voir une conseillère à ce propos. Il se pourrait bien que ma thyroïde y soit aussi pour quelque chose...

• 3 mois d'allaitement et 3 mois que mon fils et moi sommes collés la nuit.

Je me sens ultra mitigée d'en parler car ce genre de pratique est bien souvent controversée.
Si à la naissance de Pompoko on m'avait dit que 3 mois après je dormirais encore avec lui, j'aurai dit "impossible". En effet, je l'ai déjà dit plusieurs fois, je ne voulais pas dormir avec mon bébé; c'est lui qui m'a fait comprendre qu'il en avait besoin.
Il est vrai que dans notre société actuelle, le cododo (appelons un chat un chat) est ultra mal vu. On l'accuse de pas mal de maux comme la mort subite du nourrisson, le fait que l'enfant devienne capricieux, le fait que l'enfant ne veuille personne d'autre que sa mère ou son père (en même temps, c'est normal ! m'enfin), l'étouffement que la couette peut provoquer, du chat de machin que bidule truc... bref, c'est le mal absolu, j'ai même entendu c'est "INTERDIT". Le canabis est interdit et pourtant, il y en a qui en fument... Moi j'y suis allergique donc jamais testé, j'ai eu une triste adolescence, je sais.
A la mater, on me l'avait bien dit dès la première nuit et puis les nuits d'après, ils ont compris que ça ne changerait pas, tout simplement car j'avais besoin de repos (et qu'il était hors de question que je mette mon fils à la nurserie) et puis parce que c'est ce dont il avait besoin... C'est à ma porté, pourquoi ne pas lui offrir?

Robert Wright, quant à lui, explique ces réveils de façon très imagée : "Peut-être bien que le cerveau des bébés a été façonné par des millions d'années de sélection naturelle où les mères dormaient avec leurs bébés. Peut-être bien qu'autrefois, si un bébé se retrouvait tout seul la nuit, c'était souvent très mauvais signe (la mère avait pu être dévorée par une bête sauvage, par exemple). Peut-être bien que le cerveau des tout-petits est programmé pour réagir à cette situation en hurlant, de sorte que toute personne proche l'entende et puisse le trouver. Bref, peut-être bien que si les enfants laissés seuls semblent terrifiés, c'est tout simple-ment parce qu'ils sont naturellement terrifiés" (3).

Article de la LLLFrance.

J'ajouterai aussi que dans beaucoup d'autres sociétés, il est normal pour les parents de dormir avec leur enfant (même pièce, même lit). Au Japon par exemple.
Pour pousser un peu plus l'image, chez les animaux (mammifères), les mères dorment avec leurs petits (cf chats, chiens, furets à titre d'exemples). Ne sommes-nous pas des mammifères?
L'être humain est le seul mammifère qui n'est pas "totalement fini", il reste ultra dépendant de sa mère (ou parents) le temps d'avoir confiance en lui et le temps d'acquérir beaucoup de choses. Pourquoi un petit girafon sait marcher dès qu'il sort du ventre de sa mère? Nous savons tous qu'un bébé de quelques jours ne marchera pas... Alors dormir seul, sans repère et en créant des angoisses, pourquoi?
Je n'étais pas adepte du cododo, vraiment pas. J'en avais peur. Et pourtant, je voyais très bien notre fils dans notre chambre au moins la première année de sa vie.
Progressivement, à notre rythme à tous les trois, il gagnera son lit et finira par dormir  et s'endormir dans celui-ci, il n'y a aucun doute là-dessus.

Pompoko, notre petite marmotte...

Bref, tout ça pour dire, Pompoko SAIT dormir seul à la maison, contrairement à d'autres enfants. Il dort seul en journée mais aussi lors de la première partie de soirée (21h-00h/01h). Je lui ai appris progressivement. J'ai tout doucement lâché prise en journée, je le rassure, je lui parle (énormément), on se parle. Il me fait confiance. Comme je l'ai avoué, c'est moi qui suis une grosse feignasse. Pompoko a parfois encore besoin de téter la nuit et me faire réveiller par des pleures, je ne le supporterai pas (mentalement). Je préfère entendre des petits sniffages plutôt que des hurlements. Le réveil, c'est pareil; je préfère voir ses sourires plutôt que d'être réveillée par ses pleures.
Après, chacun voit midi à sa porte.

Très franchement, je ne sais pas si on fera pareil pour son petit frère ou sa petite soeur... J'essaie de ne pas me fermer, peut-être que ce prochain bébé "supportera" de dormir seul(e) dès la naissance... Il n'y aura pas la même histoire, les mêmes perturbations au  court du 3ème trimestre de grossesse (en tout cas, je l'espère), les mêmes angoisses mais on fera selon notre ressenti. Et j'encourage toutes les mamans à s'écouter, à écouter les besoins de leur bébé et non les bien-pensant autour; ceux qui pensent savoir mieux que vous/nous comment éduquer vos/nos enfants !