Hashimoto Post-Accouchement

Si je pouvais bâtir, un soleil, un empire,
pour toi, sans hésiter, cent milles fois,
je le ferais...

J'aime me dire qu'un jour, je découvrirais une personne qui a utilisé comme mot clef  "Hashimoto grossesse enceinte" pour tomber sur mon blog. Ce jour là, je serai contente d'aider et rassurer une personne. On trouve tellement de tout sur internet et très peu de choses rassurantes...

Afin de partager mon expérience, qui n'est pas représentative, rappelons-le, j'aimerais parler, encore une fois, de cette maladie de la thyroïde avec qui je cohabite.

Si pendant la grossesse, j'ai été très suivi concernant ma thyroïde, je le suis tout autant après l'accouchement. Et heureusement !

Pendant la grossesse, je devais faire au minium une prise de sang par mois pour vérifier ma TSH (plus d'explications ici), bien souvent, je faisais cette prise de sang en même temps que celle de la toxo.
Les prises de sang et moi, ça fait 10.
Les prises de sangs ont servi à effectuer un suivi du fonctionnement de ma thyroïde. Est-ce que j'étais dans la norme? Si oui, on ne réajustait pas le médicament. Si non, on réajustait. Parfois, je n'allais pas bien, grosse fatigue, prise trop importante de poids, ou autre, ça m'aidait à me dire "tiens, je ne suis plus assez dosée" (dit comme ça, je donne l'image d'une droguée !).

La thyroïde durant la grossesse est très importante surtout durant les 3-4 premiers mois. Elle est très stimulée car elle assure la croissance et le bon développement du fœtus. Dès le 4ème mois de grossesse, le bébé a sa propre thyroïde et commence à fabriquer partiellement ses propres hormones ce qui aide un peu celle de la maman - bien que celle-ci reste très importante pour le bon développement de bébé -. 

Dans 5% des cas (j'ai lu aussi 25%... alors que croire?), les femmes atteintes de la maladie d'Hashimoto et qui réussissent à tomber enceinte développent une thyroïdite du post-partum après l'accouchement. 5% à 25% c'est faible, ça ne concerne que peu de femmes en réalité.  

J'ai toujours en tête ce que mes deux endocrino (celle qui me suit et la chef de service de l'hôpital) me disent : "c'est un miracle qu'il soit là" au vu de mes analyses. Alors le pourcentage (faible ou moins faible), je tombe dedans, malheureusement. Aujourd'hui, le plus important c'est que mon fils soit "hors de danger" à ce niveau là.

J'aurai pu, tout simplement, diminuer de façon progressive la dose de mon traitement afin de revenir à quelque chose de stable. J'ai du augmenter durant ma grossesse mais lors de la naissance de mon fils, il a fallu diminuer la dose progressivement (ma thyroïde étant moins stimulée).
Cette option aurait été le meilleur des cas. 

Hashimoto est une maladie auto-immune, c'est-à-dire qu'une partie mon système immunitaire (en l’occurrence, ma thyroïde) est hyper active alors qu'elle ne devrait pas l'être, elle sécrète trop d'hormones ce qui a pour principe de détruire à petit feu ma thyroïde. 

Un mois après accouchement, rebelote prise de sang (Toxo, TSH et T3 + T4). Depuis mon accouchement, je n'ai pas attrapé la toxoplasmose, en voilà une information importante ! 

Mes hormones T3 et T4 étaient trop haute quant à ma TSH, je me suis dit qu'il devait y avoir une erreur. J'étais habituée à dépasser (et de large) la limite qui est de 4.20 µUI/mL. En effet, ma plus haute TSH avait été de presque 13 µUI/mL ! Là, elle était à 0.04 µUI/mL. Je me suis demandée s'il n'y avait pas eu une erreur et j'ai transmis mes résultats par email au service d'endocrino de la pitié. 

Premier diagnostique (endocrino) : baissez encore votre traitement.
Je m’exécute et passe de 100 à 75.

Second diagnostique (chef de service lors de mon rendez-vous) : Thyroïdite du post-partum.
Arrêt complet du traitement pendant un mois pour voir comment tout évolue et bien évidement, échographie de la thyroïde.

Thyroïdite du post-partum : Kézako?

Pour faire simple, la grossesse ça bouscule pas mal de chose dans notre corps, l'accouchement c'est pire ! Si la grossesse chamboule pas mal de femme (j'ai été épargné), l'accouchement c'est sûr, ça chamboule toutes les femmes et à tout niveau ! 

Tout d'abord, le corps est différent (merci Captain). Ensuite, il y a des hormones. Alors, comme pendant la grossesse y'en a qui pleurent pour rien / sont hystériques pour rien / mangent / passent du rire au larmes / sont supra susceptibles etc... L'accouchement, il parait que c'est à peu près pareil. Apparemment, beaucoup de femmes pleurent par hyper-sensibilité (n'aurai-je donc qu'un cœur de pierre?). Tout ça résulte des hormones, un trop pleins d'hormones qui nous met de bonne humeur / évite que l'on soit fatiguée / nous fait pleurer pour rien et tutti quanti.

Même si l'on n'a pas les symptômes "visibles", ils sont là. Cachés bien au fond de notre petit corps. 

Contrairement aux symptômes de hypothyroïdie d'Hashimoto (chaleur insupportable, grosse fatigue et prise de poids pour ma part), la thyroïdite du post-partum a un effet quasi inverse sur mes hormones et assez proche de l’hyperthyroïdie. 

Depuis que j'ai arrêté mon traitement, je ne suis pas plus fatiguée. Je pense que la fatigue que j'ai est normale. Quel jeune parent dirait "je pète la forme, je dors plus de 12h par nuit comme avant l'arrivée de mon bébé?". Personne. Par contre, j'ai du mal à porter la poussette. Mon bébé de 4.5kg, ça va mais lorsqu'il est dans sa nacelle, je m'en sens quasi incapable. Je me sens faible. La chaleur m'est toujours insupportable dès qu'il fait plus de 20°, je me sens moite. Et mon poids fait du yoyo, un jour je diminue, l'autre j'augmente (c'est ça de trop de peser). C'est assez aggaçant surtout lorsque, je fais attention sans me restreindre (j'ai fini par opter pour la technique du : je me pèse une fois par semaine).   

Plutôt que de me faire des films de mon échographie thyroïdienne, j'ai choisi l'option "patience, attente". Je ne suis pas médecin, je verrais ce que mon endocrino me dira. Dans tous les cas, ma thyroïde n'est plus la même... Elle a changé depuis Janvier. Je sais ce que cela induit. J'ai cette crainte mais...

comme on pourrait dire, j'attends de voir...